60 %. Voilà la proportion d’employeurs qui placent les compétences comportementales au-dessus des compétences techniques lors d’un recrutement, selon une enquête de Pôle emploi. Pourtant, la plupart des candidats peinent à identifier précisément celles qui feront la différence face au jury.
Au sein des équipes, une gestion maladroite de ces compétences peut rapidement installer des tensions ou freiner l’innovation. Pourtant, il existe des approches concrètes pour les repérer et les muscler, à la fois individuellement et collectivement.
Savoir-être et savoir-faire : quelles différences au quotidien ?
Dans l’univers professionnel, la démarcation entre savoir-être et savoir-faire trace le contour de la performance collective. D’un côté, on retrouve les qualités humaines : l’attitude au travail, la capacité à coopérer, à rebondir ou à désamorcer une tension. De l’autre, les compétences techniques : manier un tableur, piloter un projet, coder une application. Deux réalités complémentaires, rarement interchangeables.
Les hard skills se conquièrent sur les bancs de l’école, se certifient par diplômes et se concrétisent dans des réalisations palpables. Les soft skills, elles, relèvent du comportement, de la façon d’être, parfois même du tempérament. Elles se dévoilent dans l’action, s’affinent au gré des échanges et s’apprécient à l’épreuve du terrain. Pour mieux visualiser cette dualité, voici un tableau comparatif :
| Savoir-faire | Savoir-être | |
|---|---|---|
| Nature | Compétences techniques | Compétences comportementales |
| Acquisition | Formation, expérience | Éducation, vécu, introspection |
| Évaluation | Test, certification, réalisation | Observation, feedback, entretien |
Dans la vie de bureau, ces deux registres s’entrelacent. Prenez un développeur : la maîtrise technique ne suffit pas si l’esprit d’équipe ou l’écoute font défaut, le projet s’enraye. Les compétences professionnelles personnelles s’imposent alors comme le socle d’une dynamique collective solide. Vouloir l’un sans l’autre expose à l’instabilité. La performance s’inscrit dans l’équilibre subtil de ces deux univers, bien plus partenaires que rivaux.
Savoir-être : moteur du collectif et de la réussite en entreprise
Le savoir-être s’impose aujourd’hui comme l’architecture invisible du succès collectif. Les entreprises ne recrutent plus seulement des diplômés, elles cherchent des personnes aptes à évoluer dans un environnement de travail mouvant, où l’incertitude s’invite à chaque échéance. Les fameuses compétences comportementales dessinent la culture d’entreprise, cimentent la confiance et favorisent l’adhésion aux valeurs maison.
Les études internes le confirment : la performance de l’entreprise ne repose pas uniquement sur la technique. La capacité à communiquer, à écouter, à faire preuve d’esprit d’équipe pèse tout autant, parfois davantage. Les managers le constatent chaque jour : un manque de soft skills grippe les rouages, ralentit la prise de décision, attise les tensions. À l’inverse, un leadership qui s’appuie sur l’exemplarité comportementale donne l’élan et soude les équipes.
Dans un monde du travail constamment bousculé, le savoir-être booste l’employabilité. Les entreprises recrutent celles et ceux capables de s’adapter, de s’engager, de porter les valeurs collectives. Savoir fédérer, arbitrer, réguler les conflits devient une compétence précieuse, presque rare.
Voici quelques illustrations concrètes de ces compétences recherchées :
- Travail en équipe : véritable moteur pour la coopération et l’innovation.
- Leadership : suscite la confiance et l’implication.
- Culture d’entreprise : s’ancre autant dans les comportements quotidiens que dans les process formalisés.
C’est là, dans la qualité des interactions, la finesse du dialogue, la capacité à faire de la diversité une force, que tout se joue.
Valoriser ses savoir-être en entretien : conseils et astuces pour briller
L’entretien d’embauche ne s’arrête plus à la présentation d’un parcours ou à l’accumulation de compétences techniques. Les recruteurs sont désormais à l’affût de signaux révélateurs du savoir-être. Pour marquer des points, appuyez-vous sur des exemples concrets tirés de votre expérience : une fois où votre gestion du stress a permis de désamorcer une crise, ou encore une mission qui a mis votre adaptabilité à l’épreuve lors d’un changement soudain. Fuyez les phrases vagues, racontez plutôt une histoire vécue, un fait tangible.
Organisez votre argumentaire : expliquez comment votre esprit d’équipe s’est illustré dans une situation exigeante, ce que vous en avez retiré, ce que vous avez transmis. Utilisez des verbes forts : coordonner, fluidifier, arbitrer. N’oubliez pas le langage du corps : posture, regard, écoute active, capacité à reformuler. Ce que vous incarnez pèse autant que ce que vous affirmez.
Pour mieux préparer cet exercice, voici quelques axes à travailler :
- Sélectionnez trois situations où vos soft skills ont fait la différence dans vos expériences passées.
- Mettez en avant un revers ou une difficulté dépassée grâce à vos qualités personnelles comportementales.
- Préparez des réponses illustrées sur la gestion du stress ou l’adaptabilité : ancrez-les dans le concret.
Le CV ne livre qu’une facette du profil. Les compétences professionnelles prennent aussi forme dans la capacité à écouter, à dialoguer, à instaurer la confiance. C’est là-dessus que s’arrête le regard d’un recruteur aguerri.
Développer son savoir-être : méthodes concrètes et leviers de progression
Le savoir-être ne tombe pas du ciel. Il se cultive et s’affine au fil des expériences et des rencontres. Les entreprises misent sur la formation professionnelle, mais l’initiative personnelle reste déterminante. Les ateliers de développement personnel se multiplient, à condition de les aborder sous l’angle de la pratique et de l’expérimentation. Une simulation de situation tendue, un jeu de rôle axé sur la communication non-violente : ces exercices propulsent le salarié dans le concret, là où l’intuition prime sur la théorie.
Le feedback régulier représente un outil de progression majeur. Installer une culture du retour constructif, c’est donner à chacun la possibilité de calibrer sa posture, d’aiguiser ses qualités personnelles comportementales. Dans cette logique, les managers chevronnés n’hésitent pas à avoir recours au coaching, qu’il soit individuel ou collectif, pour renforcer l’acquisition de ces compétences.
Le team building s’affirme aussi comme un terrain d’expérimentation. Organisé dans un cadre sécurisant, il favorise la cohésion, teste l’esprit d’équipe et encourage la remise en question. Le bilan de compétences s’inscrit comme une étape structurante pour faire le point : repérer ses atouts, cibler les axes d’amélioration.
Pour progresser, plusieurs leviers s’offrent à chacun :
- Pratiquez l’auto-évaluation régulière, en confrontant vos ressentis à ceux du collectif.
- Variez les contextes de mise en situation pour sortir de la routine.
- Choisissez une formation focalisée sur les compétences comportementales.
Dans un monde professionnel en perpétuelle mutation, miser sur son développement personnel permet de transformer le savoir-être en véritable accélérateur de réussite. Ceux qui s’y engagent n’attendent pas que les portes s’ouvrent : ils créent leur propre passage.


